Affaire Dorian. "Une reconstitution, c’est se retrouver face à la vérité. On la lui doit", confie sa mère

En juillet 2018, Dorian décède suite aux coups reçus à la sortie d'une discothèque rennaise. Ce 11 octobre, la justice organise une reconstitution des faits sur les lieux du drame, en présence des six jeunes poursuivis dans cette affaire. Sa mère espère des réponses et la vérité sur ce drame.

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Le 7 juillet 2018, Dorian Guéméné s'effondre sous les coups lors d'une violente altercation à la sortie de l'Espace, une boîte de nuit rennaise.
Ayant reçu plusieurs coups au visage et très grièvement blessé, il a été transporté au CHU Pontchaillou. Il y décède le lendemain. La cause de sa mort : "un traumatisme encéphalique majeur ayant entraîné le décès".

Au total, six jeunes hommes, âgés de 19 à 28 ans, ont été mis en examen pour "meutre avec guet-apens". Ils seront tous présents à la reconstitution des faits organisée le 11 octobre sur le boulevard de la Tour d'Auvergne. 
Un an après le drame, la mère de Dorian, Carine Servain, est déterminée à obtenir toute la vérité sur la mort de son fils. Nous avons pu nous entretenir avec elle à la veille cette reconstitution tant attendue.
 
  • Madame, comment vous sentez-vous, à la veille de la reconstitution ?
"Un peu stressée, parce qu’on a envie de savoir comment ça s’est passé… Mais de voir le déroulement des faits, ça va être dur… de voir les gestes commis par ces personnes, même s’ils vont essayer de les minimiser. On sait bien que les multiples coups qu’il a reçus ne se sont pas fait tout seuls."

"On a besoin de comprendre, on a besoin de voir. On espère que de reproduire les gestes, maintenant qu’ils sont sobres, va leur permettre de se rendre compte de la cruauté et de la lâcheté qu’ils ont eues en le frappant comme ça. On angoisse un peu, le papa aussi, parce qu’on est dans le déni du décès de notre fils. On ne l’accepte toujours pas."

Même s’il y a des jours où on arrive à se dire qu’on ne le verra plus, certains jours, on se dit qu’il est parti en voyage et qu’il va revenir.

"Des étapes comme demain (la reconstitution), ça nous montre la réalité telle qu’elle est et non telle qu’on veut la croire."
 
  • Est-ce que vous redoutez la confrontation ?
"Non, non, non. Je ne redoute pas la confrontation. Du tout. On veut des réponses, c’est quelque chose qu’on a toujours demandé. Lorsqu’on a été auditionnés par la juge d’instruction la semaine dernière, elle a bien compris que suite aux démarches avec les médias, et les marches blanches, et les réseaux sociaux, on est à la recherche de la vérité. On veut comprendre. Notre fils n’est plus là, on se doit d’avoir la vérité en face."
 
 
  • Qu’espérez-vous de la reconstitution, avoir la vérité sur les faits ?
"On n’aura pas toute la vérité. Depuis le début, ils (les prévenus, NDLR) cachent des choses, ils l’arrangent à leur manière. On espère que par le fait qu’ils soient obligés de reproduire leurs actes, ils vont peut-être se contredire par rapport à leurs déclarations. Ils vont passer chacun à leur tour.
Avec les experts sur place qui vont observer les détails, ça va peut-être les amener à dévoiler plus de vérité que ce qu’ils veulent bien en dire. On en saura plus demain.
La reconstitution, c’est se retrouver face à la vérité, et on la lui doit. C’est lui qui a souffert, c’est lui qui s’est retrouvé à cet endroit-là. On se doit d’être là pour découvrir ce qu’il s’est passé."
 
  • Comment vivez-vous au jour le jour depuis le drame ?
"On est toujours dans le déni du décès de notre fils, surtout à cause de la manière dont il a été tué."

J’ai besoin de lui parler, donc j’ai toujours une photo de lui au travail ou dans le pare-soleil de ma voiture.

"Je lui parle comme s’il était là, même à travers des messages sur les réseaux sociaux, sachant que je n’aurai pas de réponse.
De faire tout ça, c’est une manière de m’occuper de lui comme quand il était là. Il avait toujours l’habitude que je m’occupe de ses papiers, de répondre à ses questions. C’est une façon de m’occuper l’esprit, de garder le lien. D’être présente pour lui."


Au-delà de la reconsitution de ce vendredi, une marche blanche est organisée à Rennes le samedi 19 octobre, à 14h.
Au départ de la place des Lices, elle se rendra sur le boulevard de la Tour d'Auvergne où une plaque commémorative sera installée en mémoire de Dorian. La famille espère la présence de Nathalie Appéré, maire de Rennes.
 
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